Les édifices religieux

L’église n’est pas seulement un lieu de culte, elle sert également de relais administratif entre le pouvoir et la population. Souvent restaurée ou reconstruite, parfois abandonnée mais rarement détruite, elle est le témoin privilégié de l’histoire d’une agglomération.Dans le canton de Coursegoules, les difficultés économiques, liées aux passages de troupes au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, n’ont pas permis de restaurer ou d’agrandir les anciennes églises médiévales.Ces dernières se présentent donc dans un état de conservation proche de celui du Moyen Age.

Le premier réseau d'églises

Au XIe siècle et au début du XIIe siècle, des églises paroissiales sont érigées sur des sites anciennement occupés, souvent depuis l’Antiquité.

Aujourd’hui, ces édifices conservent le souvenir d’un habitat dispersé, antérieur au castrum.

Coursegoules

L’ancienne église Saint-Michel est édifiée à la fin du XIe siècle comme paroisse du territoire de Lagnes.
Elle conserve, outre son plan, de nombreux éléments d’architecture datant de cette époque, notamment son abside et son clocher-tour aujourd’hui tronqué.

L’encadrement de la porte ainsi qu’une portion du mur de façade ont été reconstruits au XIIIe siècle.
A l’intérieur, une voûte en berceau brisé a remplacé, au XIIIe siècle, la charpente initiale.
Elle est soutenue par des pilastres et des arcs latéraux, plaqués sur le mur de la première construction.

Le second réseau d'églises

Vers le XIIIe siècle, après le regroupement de l’habitat près des châteaux, de nouvelles églises paroissiales sont érigées dans chaque castrum.

Elles se substituent aux églises du premier réseau paroissial et constituent le lien à la fois physique et symbolique entre le pouvoir et la population.

Gréolières

L’ancienne église Saint-Etienne a été construite dans la seconde moitié du XIIIe siècle
comme paroisse de Hautes Gréolières.
Elle a été conservée dans son état médiéval. La porte est percée dans l’élévation latérale,
disposition fréquente en Provence, au Moyen Age.

Le clocher-mur symbolise l’appartenance de cet édifice au second réseau d’églises.
Le parement extérieur de l’abside est en pierres de taille.

Roquestéron - Grasse

L’église Sainte-Pétronille, autrefois dédiée à saint Erige, est le principal élément conservé
de l’agglomération médiévale de Roquestéron.

L’édifice d’origine (seconde moitié du XIIIe siècle) a été surélevé pour servir de fortification
lors des guerres de la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle.

A l’intérieur, la voûte en berceau plein cintre constitue le couvrement d’origine.

Après le Moyen-Age

Peu d’églises sont construites à la fin du Moyen Age, période de crises.
Ce n’est qu’au XVIe siècle, après la reprise démographique, que les paroisses médiévales
sont agrandies ou que de nouvelles églises sont érigées.

Les Ferres

L’église Saint-Jacques a été construite au XVIe siècle,
mais réaménagée au XVIIIe siècle. Lors de ces travaux son plan a été inversé.

L’ancien choeur (XVIe siècle) est devenu l’entrée de l’église.
De plan carré, il est couvert d’une voûte sur croisée
d’ogives dont la clef est ornée du monogramme IHS (Jésus Sauveur des Hommes).

L’encadrement de porte est celui de l’édifice initial ; il a été déplacé.

Une ceinture symbolique d'édifices religieux

A partir du XVIe siècle mais surtout au XVIIe siècle, des chapelles dédiées à des saints thérapeutes, puis des oratoires, sont implantés sur les différents chemins d’accès et protègent les agglomérations.

Bouyon

La chapelle Saint-Pons, anciennement dédiée au saint Sépulcre, est située non loin
de l’agglomération, sur l’un de ses chemins d’accès.
Une pierre de l’arc de façade porte sa date de construction : 1602.

Roquestéron - Grasse

La chapelle Saint-Laurent, implantée sur le site
médiéval de Gerbière, conserve le souvenir
de celui-ci et succède peut-être
à une construction plus ancienne.

Les Ferres

Certains oratoires complètent le réseau des chapelles protectrices.