Plan Départemental de gestion de l'eau

Un Plan départemental de gestion de l’Eau

La stratégie départementale mise en place comporte 4 piliers majeurs et 6 mesures pour un investissement global de 25 millions €.

  • 1er Pilier : Lutter contre les pertes d’eau ;
  • 2e Pilier : Favoriser des dispositifs innovants ;
  • 3e Pilier : Accompagner professionnels, collectivités et particuliers ;
  • 4e Pilier : Améliorer ensemble la connaissance pour agir.

1er Pilier : Lutter contre les pertes d’eau

Garantir un accès à l’eau pour tous constitue le premier chantier auquel va s'atteler le Département.

Pour la partie EAU POTABLE, donc, sur les 150 000 000 m3/an consommés, le rendement moyen des réseaux sur le 06 est de 70 % environ, avec des pertes de l’ordre de 35% à 50% sur les réseaux du haut pays, ce qui permet d’estimer des pertes de l’ordre de 45 000 000 m3/an => c’est clairement la politique de renouvellement de réseau qui permettra d’améliorer progressivement ces rendements.

Or, les politiques de renouvellement de réseau sont de l’ordre de 1% du linéaire par an. Avec ces objectifs déjà ambitieux au regard des impacts que cela peut avoir sur le prix de l’eau, on ne peut renouveler le réseau que tous les 100 ans.

Idéalement, il faudrait tendre vers les 2%, il s’agit d’un objectif prioritaire pour la collectivité.  

C’est pourquoi, d’ici 2030, le Département souhaite que le rendement moyen des réseaux passe de 70 à 90 %. L’atteinte d’un tel objectif permettrait d’économiser trente-deux de millions m3/an soit la consommation annuelle des communes de Nice, Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var réunies. 

Pour ce faire, le CD06 va créer un fonds de 10 millions d’euros destiné au repérage et à la réparation des réseaux de distribution d’eau, réabondable, qui permettra de subventionner les travaux réalisés par les autorités gestionnaires de l’eau potable.

2ème Pilier : Favoriser des dispositifs innovants

La recherche d’innovations, en lien avec la sobriété de la consommation, constitue une des réponses face à cette crise, la présence d’un comité d’experts au sein de l’Observatoire en est le témoin. 

=> Aussi un appel à projet Green Deal à hauteur de 5 millions d’euros sera ainsi lancé sur le thème de « la gestion de la ressource en eau ».

Le Département aura à cœur d’accompagner toutes les idées pour faire face aux crises actuelles. 

En parallèle, la France se caractérise par une trop faible réutilisation des « eaux grises » à moins de 1 % contre 16 % en Espagne, pays confronté de manière précoce aux pénuries d’eau. L’innovation doit aussi se déployer sur ce volet, et être de nature législative et réglementaire.

3ème Pilier : Accompagner professionnels, collectivités et particuliers

Par ailleurs, ce programme ne saurait être complet sans des mesures destinées au grand public, visant à favoriser un usage plus raisonné de l’eau. Ces dernières, d’un total de 3 millions d’euros, visent différents publics et doivent aider à changer nos comportements face au risque de pénurie.

L’adaptation au changement climatique commence en interne, par des comportements exemplaires de la part des collectivités. Le Département ne fera pas exception à cet objectif de vertu et d’exemplarité. 

  • Des dispositifs d’économie d’eau et de suivi de consommation seront installés dans chaque bâtiment de notre collectivité et de ses satellites dans le cadre d’un plan de lutte contre le gaspillage

L’agriculture doit également répondre à cet enjeu et nos agriculteurs doivent être aidés pour faire face à cette sécheresse. 

  • Création d’une aide spécifique aux agriculteurs et aux particuliers pour l’achat de récupérateurs d’eau de pluie, pour les particuliers, il s’agira d’une aide forfaitaire de 1500 euros (cuve enterrée 3000 litres minimum).

Enfin, ces premières mesures se doivent également d’accompagner et d’accorder une attention particulière aux associations qui concourent à préserver l’eau et les milieux. 

4ème Pilier : Améliorer ensemble la connaissance pour agir

Ce dernier pilier, structuré autour de l’Observatoire de l’eau, sera doté d’un total de 2 millions d’euros. 

L’Observatoire sera naturellement associé à la mise en œuvre de ces mesures et proposera de les compléter ayant tous les moyens nécessaires pour être force de propositions. 

Toutes ces mesures doivent s’accompagner d’un mouvement collectif de la part de chacun d’entre nous. Ce mouvement collectif, il s’agit d’y réfléchir ensemble, de bâtir un socle commun de connaissances et de disposer d’un outil dans la durée pour y répondre.

Il s’agit de fédérer et disposer de connaissances pour pouvoir mieux agir.

Le Département connait une particularité géographique et hydrogéologique sur ce sujet. C’est un des seuls territoires dans lequel le cycle de l’eau, de l’amont à l’aval pour pratiquement tous les bassins, se situe au sein d’un même département. C’est ce constat qui avait amené à créer le SMIAGE en 2017 pour prévenir le risque inondation.

C’est cette même réalité qui amène aujourd’hui la création de cet Observatoire départemental de l’eau

Cet Observatoire poursuivra plusieurs missions :

  • Améliorer, recenser, actualiser et partager la connaissance sur l’eau dans les Alpes-Maritimes, notamment par la cartographie de la ressource exploitable ; 
  • Constituer un réservoir d’idées et de propositions pour préparer l’adaptation de notre utilisation de l’eau face au dérèglement climatique, mission dans laquelle le Comité d’expert aura un rôle primordial ;
  • Enfin, constituer un portail de référence sur la connaissance de l’eau et des milieux aquatiques dans les Alpes-Maritimes. 

Si d’autres Observatoires existent en France, le nôtre sera le premier appuyé sur un comité d’experts comportant des professionnels et des scientifiques reconnus.

Le comité d’expert s’organisera en groupes de travail qui, sur une base trimestrielle, se rassembleront pour proposer des solutions et des propositions soumises au comité de pilotage, que je vous propose de réunir tous les 6 mois, afin d’inscrire notre mission collective dans la durée.

Les propositions de ce comité ont vocation à être opérationnelles et inspirer nos politiques publiques. 

Toutes ces mesures seront complétées par de la communication adaptée et ciblée. Ainsi, une sensibilisation des maralpins sur les gestes économes en eau impliquant particuliers et professionnels sera menée en lien avec le monde associatif. De même, nous allons également travailler à destination de nos collégiens qui représentent l’avenir de notre territoire et seront particulièrement sensibilisés à la gestion de cette ressource si précieuse.

Nos objectifs de long terme, stratégiques pour l’avenir de notre territoire, se conjuguent ainsi avec des mesures opérationnelles, concrètes et à destination de tous les maralpins.