1814-1848 : La vie dans l'arrondissement de Grasse

Trois villes prédominantes constituent cet arrondissement : Cannes, Antibes et Grasse. Ces trois villes ont leur caractéristique différente. Antibes qui est qualifiée de « bonne ville », Cannes de ville modeste et enfin Grasse qui s’apparente à une ville tournée vers l’agriculture.

L’arrondissement en 1800

  • Il groupe 7 cantons : Antibes, Vence, Bar-sur-Loup, Grasse, Saint-Vallier, Saint-Auban, Coursegoules.
  • En 1820, Cannes devient chef-lieu de canton.
  • 1815, population : Antibes : 5 000 habitants, Cannes : 3 000 habitants, Grasse : 10 000 habitants.

L’année 1815

  • 1er mars, retour de Napoléon de l’île d’Elbe.
    • Midi - Huit navires débarquent l’empereur et 1 100 hommes sur la plage de Golfe-Juan. Napoléon fait afficher une proclamation : “Français, dans mon exil j’ai entendu vos plaintes et vos vœux”. Antibes refuse de se rallier à lui : lorsque pénètrent dans la ville les officiers et les soldats envoyés par l’empereur pour gagner la cité à sa cause, ils sont faits prisonniers.
    • 23 heures - Napoléon part vers Cannes et installe un bivouac aux portes de la ville. Il rencontre le soir même le futur prince de Monaco, Honoré V, qui, rentrant dans ses états, vient juste d’arriver à Cannes (son père, Honoré IV, malade, lui avait délégué ses pouvoirs). Pendant l’Empire, Honoré V s’était distingué au service de l’empereur.
  • 2 mars - A 5 h 30, la petite troupe impériale se remet en marche. Elle traverse Grasse, Saint-Vallier, Escragnoles et atteint le soir Séranon, après avoir parcouru 50 kilomètres à pied, en une journée.
  • 3 mars - Les soldats se dirigent vers Castellane et quittent le département du Var.
  • 14 avril - Masséna hisse le drapeau tricolore sur le Fort-Carré d’Antibes (à la place du drapeau blanc des Bourbons). Nommé gouverneur de Paris, il est remplacé par Brune qui doit garder la frontière du Var avec moins de 6 000 hommes.
  • Après Waterloo (18 juin), les Austro-Sardes envahissent l’arrondissement de Grasse (le Fort-Carré d’Antibes doit se rendre le 27 juillet) puis la Provence entière qui est évacuée entre le 2 octobre et le 13 novembre.

Cannes - Les débuts d’une nouvelle vocation

  • En 1816, Cannes est une modeste ville : petit port de pêche mal équipé, qui exporte les produits de la région grassoise (huile d’olive, parfumerie, fruits, vin). Située sur la route de Paris à Rome (l’Italie attire les visiteurs nordiques pendant la première moitié du XIXe), Cannes n’est pas une ville d’étape, à la différence de Fréjus et de Nice. On s’arrête au relais un quart d’heure, simplement le temps de changer les attelages. En 1819, la ville ne dispose que d’une seule fontaine d’eau.
  • Cannes devient une ville de séjour hivernal aristocratique.Au début des année 30, le choléra fait son apparition dans toute l’Europe. En 1834, il atteint les régions méditerranéennes. Le comte de Cessole, président du conseil de santé de la ville de Nice, mène une politique énergique contre l’épidémie et décide l’établissement d’un cordon sanitaire le long de la frontière entre la France et le comté.
  • En novembre 1834, la berline de Lord Brougham (1778-1868), ancien chancelier du Royaume-Uni et d’Irlande, qui se dirige vers l’Italie, est arrêtée au pont du Var. Lord Brougham est obligé de rebrousser chemin. Il décide de s’installer à Cannes, dans le seul hôtel qui existe, en attendant la fin de l’épidémie. Mais le charme des lieux est tel qu’il décide d’y vivre.
  • Le 5 janvier 1835, Lord Brougham achète un terrain sur la colline de la Croix-des-Gardes. Il y fait venir des amis. En 1843, 25 familles constituent la colonie anglaise.
  • 1838 - Le port est protégé par une jetée.
  • 1852 - Le Conseil municipal décide que les maisons porteront un numéro.

Antibes

Le 2 mars 1816, Louis XVIII accorde à la cité le titre de “bonne ville” pour la remercier de sa fidélité montrée en 1815 (refus de se rallier à Napoléon puis d’ouvrir la ville aux troupes anglaises).
La cité, enfermée dans ses murailles, est ignorée par les touristes étrangers.

Grasse

Après des années difficiles (1816-1821), liées à des intempéries climatiques (gel et sècheresse), l’économie progresse : culture des oliviers, des plantes à fleurs (orangers, roses, jasmin) et également de la vigne. L’agriculture fournit des matières premières pour l’industrie.