De la première à la deuxième guerre mondiale
La Côte d’Azur devient un centre d’accueil. Durant les années 20, le tourisme connaît de forts impacts dus à la guerre. La clientèle change et les touristes de passage sont plus nombreux que la clientèle à long séjour. C’est dans les années 30 que le secteur touristique subit de plein fouet la crise. Avec en plus, un milieu politique perturbé.
La première guerre mondiale
- La guerre transforme la Côte d’Azur en centre d’accueil.
- De nombreux réfugiés : Nordistes et Lorrains, Belges, Serbes.
- Une grande partie des hôtels est transformée en hôpitaux : des milliers de blessés russes, anglais et français y sont soignés. Menton accueille les soldats malgaches et sénégalais malades. Les Belges blessés sont soignés dans deux propriétés royales à Villefranche et au Cap-Ferrat ; les soldats décédés sont enterrés à Saint-Hospice dans un cimetière militaire.
- La guerre est une hécatombe. Nice, à elle seule, perd près de 4 000 hommes.
- Après la révolution de 1917, des émigrés russes cherchent refuge à Nice.
Le tourisme
Les années 20 :
- Reprise du tourisme qui connaît de fortes évolutions dues à la guerre.
- La clientèle change : l’aristocratie, ruinée, est remplacée par une bourgeoisie enrichie pendant la guerre ou par une bourgeoisie moyenne des pays à forte monnaie.
- Le standing des hôtels fléchit. Les grands palaces connaissent de graves difficultés : l’hôtel du Parc Impérial à Nice, privé de sa clientèle russe, ferme en 1925. Il est transformé en lycée en 1930. On construit désormais des hôtels modestes et des meublés.
- Les touristes de passage sont plus nombreux que la clientèle à long séjour.
- L’été commence à attirer quelques touristes, mais le mouvement est très lent.
- 1929 - Ouverture à Nice d’un somptueux casino : le Palais de la Méditerranée.
Les années 30 :
- Le tourisme souffre de la crise qui frappe la clientèle riche. La crise se propage d’abord lentement, puis connaît une croissance rapide à partir de 1936-37.
De nombreux palaces ferment et sont vendus par appartements - La saison d’été commence à menacer la suprématie de l’hiver, parallèlement au développement du tourisme populaire (1936, congés payés). Le succès des stations d’été est plus rapide à l’ouest du Var : Cannes surtout et Juan-les-Pins, qui ouvre un casino en 1928.
- Timides débuts de la saison d’hiver : 1931, premiers aménagements à Beuil.
La principauté de Monaco
En 1920, Charlotte, fille du futur prince Louis II (1922-1949), épouse un Français, Pierre comte de Polignac et lui transmet son nom. Avec Rainier III, petit-fils de Louis II, débute en 1949 le règne de la troisième famille Grimaldi.
La circulation
Les routes :
- La moyenne corniche atteint Monaco en 1927 et Roquebrune en 1939.
- En 1922, commence la réalisation d’un plan routier dit “inter-vallées” pour favoriser les communications est-ouest dans l’arrière-pays. Ont été réalisées avant 1940 : Bévéra-Vésubie par la Bollène et Turini ; Vésubie-Tinée par le col Saint-Martin ; Clans-Var par Valberg ; Paillon-Var par Chateauneuf-de-Contes et Aspremont.
- La route du bord de mer Nice-Antibes-Cannes, est construite entre 1934 et 1936.
Les chemins de fer :
- 1928 - inauguration de la ligne Nice-Coni (relations directes avec Turin).
Les tramways :
- Ils disparaissent à partir de 1925 (progrès de l’automobile) ; en 1928, suppression de la ligne Nice-Saint-Martin-du-Var.
La population
Les résultats des recensements
- 1911 : 356 000 - 1921 : 358 000 - 1931 : 493 000 - 1936 : 514 000.
- Si la guerre a arrêté l’expansion, les années 20 connaissent une spectaculaire progression qui est due à une forte immigration (surtout des Italiens : plus des 2/3). Le département des Alpes-Maritimes est un de ceux où la population étrangère est la plus élevée (en 1926 : 34 % de la population du département).
- A partir de 1930, la population augmente à un rythme plus mesuré : si le déficit naturel s’aggrave et le nombre d’étrangers diminue, de nombreux Français viennent alors s’installer sur la Côte.
Une vie politique agitée
- Les passions sont entretenues par deux journaux : L’Eclaireur de Nice, de droite, 13 000 exemplaires : Le Petit Niçois, radical socialiste, 60000 exemplaires.
- La période est dominée par des personnalités modérées, mais la gauche se renforce progressivement grâce à la progression du parti communiste.
- La coupure entre la droite et la gauche s’accentue dans les années 30. En 1936, sont élus trois députés du Front Populaire, dont Virgile Barel, et trois députés de droite.
- Jean Médecin, élu maire de Nice en 1928, député en 1932, sénateur en 1938, est la figure dominante du département.
- L’extrême droite se développe à partir de 1932 (Joseph Darnand est Niçois). Plusieurs personnalités niçoises adhèrent au PPF de Jacques Doriot.