Les Alpes-Maritimes au XIXe siècle

La modernisation des infrastructures

Au début du XIXème siècle, les routes carrossables sont rares : de Toulon à Nice, de Nice à Turin par le col de Tende et de Nice à Gênes le long du littoral. Les échanges se font par des chemins muletiers périlleux qui parcourent les chaînes de montagnes.

Les communications sont difficiles entre l’arrondissement de Grasse, français, et la province de Nice, sarde. Le développement de l’économie s’en trouve freiné. Des travaux sont entrepris à partir de 1840 par le gouvernement sarde avec une route le long du Var mais on continue à passer par l’Estéron pour aller à Puget-Théniers, grâce à  un pont suspendu, baptisé Charles-Albert, construit en 1848 sur le Var entre Gilette et La Roquette Saint-Martin. En 1853, il est décidé de construire des routes de vallées pour désenclaver le haut pays. A partir de 1860 les travaux sont activés. La route de la vallée du Var est prolongée après Malaussène. La partie comprise dans le département est livrée à la circulation en 1873 et Entrevaux est relié à Nice en 1878. A la fin du XIXe siècle les vallées disposent toutes de routes carrossables permettant de rejoindre Nice. Sur le littoral, de nouveaux travaux sont entrepris : construction d'une route le long du littoral qui atteint Villefranche en 1862, Beaulieu en 1866, la principauté de Monaco en 1883, Cap Martin en 1884 où elle fait sa jonction avec la Grande Corniche.

L’arrivée du chemin de fer permet de désenclaver les Alpes-Maritimes. Les travaux, confiés à la Compagnie des chemins de fer de la Méditerranée (PLM), permettent de relier Toulon à Cannes en 1863 puis à Nice en 1864. Le train parvient à Monaco en 1868 et à Menton en 1869. Primitivement à une seule voie, la ligne est doublée par la suite. Entre 1890 et 1911, l'arrière-pays des Alpes-Maritimes est desservi grâce à la mise en place d'un réseau de chemin de fer à voie étroite et de plusieurs lignes de tramways. La ligne Nice-Grasse-Draguignan-Meyrargues, ouverte à la circulation en 1890, dessert le pays grassois et le Var intérieur. Sa construction a nécessité d'importants ouvrages d'art entre Colomars et Grasse. Certains, comme les viaducs métalliques, témoignent des nouvelles techniques de construction. La réalisation de la ligne Nice-Digne par la vallée du Var se heurte longtemps aux militaires dont l'accord est nécessaire dans les régions frontalières. Son achèvement n'intervient qu'en 1911, vingt ans après la mise en service du tronçon de Nice à Puget-Théniers.

L'urbanisation galopante et les exigences des hivernants rendent indispensable la mise en service d'équipements nouveaux. L'approvisionnement en eau des grandes villes est assuré par le captage de sources et de rivières. Nice et l'est du département sont alimentés par la Vésubie; Cannes par la Siagne et le Loup. L'eau potable de Nice est traitée à l'ozone dans les usines de Bon Voyage puis de Rimiez (1909). Le tout-à-l'égout remplace la vidange des fosses d'aisance dans les grandes villes au début du XXe siècle.

Carte des voies de communication du Sud-Est de la France en 1914

Construction du pont métallique ferroviaire sur la Siagne (ligne Nice-Draguignan) 1890

Description des travaux de construction du chemin de fer de Toulon à Nice, 1863

Arrivée d'un Train à Nice

Pétition des habitants de Beuil pour la construction d'une route dans le Cians, 1867

Pont routier en construction sur la clue de l'Estéron, 1899

Rapport sur l'alimentation en eau de la ville de Nice, 1863

Façade de l'usine d'ozonisation

Projet d'endiguement du fleuve Var, carte, 1844

Projet d'endiguement du fleuve Var par Cougnet, 1844