Les Alpes-Maritimes au XIXe siècle

Le tourisme, moteur de la croissance

Les Alpes-Maritimes doivent leur prospérité au tourisme, né au XVIIIème siècle, qui se développe après le rattachement de Nice à la France.

L'activité touristique est saisonnière (les étrangers sont attirés par la douceur de l'hiver et par les vertus médicales supposées de notre climat) et, jusqu'à la fin du XIXe siècle, principalement aristocratique. Les premières arrivées sont enregistrées au début de l'automne ; le mouvement s'intensifie en décembre ; la saison atteint son apogée en février, à l'époque du Carnaval, et s'éteint à Pâques. Les séjours durent plusieurs mois.

Outre les Français, la majeure partie des hivernants est d'origine nordique : Anglais, Allemands, Russes, Scandinaves mais aussi Américains. Les visiteurs les plus illustres appartiennent aux familles régnantes de l'Europe : la reine Victoria, le tsar et la tsarine de Russie, l'empereur d'Autriche-Hongrie, les rois de Suède, de Bavière, du Wurtemberg, la reine du Portugal, l'empereur du Brésil, le roi des Belges et, dans leur sillage, de nombreux aristocrates. Les étrangers louent ou font construire des villas qui leur permettent de mener une vie mondaine.   

En 1887, Stéphen Liégeard donne le nom de « Côte d'Azur » au littoral des Alpes-Maritimes et du Var. Dans les années qui suivent, la vie de saison évolue. Les hivernants arrivent plus tard et leur séjour est plus court. Il devient plus commode et moins onéreux de loger à l'hôtel. Une relative démocratisation de la clientèle s'amorce : la bourgeoisie l'emporte désormais sur l'aristocratie. C'est le règne de l'hôtellerie de luxe.   

Le casino est le lieu privilégié de distraction de l'hivernant qui y recherche non seulement ses salles de jeux mais aussi de nombreuses distractions : cafés, bars, restaurants, salles de lecture, représentations théâtrales, d'opéras, d'opérettes, de comédies et des soirées musicales. Le nouvel opéra de Nice est inauguré en 1885. La vie mondaine se développe dans les cercles et les salons. La population étrangère fréquente aussi les bains de mer, dans des établissements spécialisés. Réorganisé en 1873, le Carnaval est l’événement le plus important de la saison avec ses batailles de fleurs. Liés à la présence des étrangers, les sports apparaissent à la fin du XIXème siècle et suscitent un grand intérêt : yachting, pratiqué à Cannes dès 1859, alpinisme, grâce au chevalier Victor de Cessole, mais surtout polo, golf et tennis, qui doivent beaucoup à l'importance de la colonie étrangère de Cannes. Enfin, les courses hippiques rassemblent à Cannes et à Nice une foule considérable.

Touristes en promenade à Nice, extrait de Nice et Savoie, 1864

Liste des familles étrangères installées à Menton, 1861

Le climat de Cannes favorable aux malades, Guide du touriste en chemin de fer de Toulon à Nice, 1863

La Côte d'Azur, Stéphen Liégeard, 1887

"L'hiver à Nice", affiche publicitaire

"Grand hôtel du Mont-Boron", affiche publicitaire

Thorenc, station touristique du moyen-pays

Publicité pour la station de Juan-les-Pins, 1898

Les loisirs à Nice, guide Joanne, 1897

Scène de jeu au casino de Monte-Carlo, vers 1900

Le carnaval passant devant la Préfecture, fin XIXème siècle

Course à l'hippodrome du Var, vers 1910