Le patrimoine industriel

Jusqu’au XIXe siècle, la carte des industries anciennes, dépendantes de l’énergie hydraulique qui permettait d’actionner les moulins, suit les cours d’eau. Ainsi, les vallées du Var et du Paillon mais aussi celles de rivières plus modestes, ont reçu un grand nombre d’établissements, moulins à huile et à farine mais aussi scieries, moulins à plâtre et papeteries.

Ancienne usine Roure à Grasse© DR

La transformation de l’huile d’olive a suscité la création de nombreux ateliers, tant à Nice qu’à Grasse. Autre industrie traditionnelle, celle de la poterie, présente à Vallauris avec un grand nombre d’usines, imbriquées dans le tissu urbain de la ville.

Si le département des Alpes-Maritimes est resté à l’écart du courant d’industrialisation du XIXe siècle, notamment dans les régions minières, les effets n’en ont pas moins été sensibles sur l’urbanisme et sur l’architecture. Grâce au charbon et à l’électricité, les usines ont pu abandonner le bord des rivières pour s’implanter dans les périphéries urbaines où elles bénéficiaient de raccordements au chemin de fer. A Nice, autour du port et au-delà dans le quartier de Riquier, les usines ont donné une spécificité à cette partie de la ville ignorée des hivernants et des investisseurs qui préféraient la rive droite pour bâtir hôtels et immeubles de rapport. A Grasse et dans ses alentours, c’est l’industrie de la parfumerie qui a marqué le paysage au XIXe siècle, avec ses grandes cheminées d’usines qui dominent le paysage urbain. À Cannes, le quartier de La Bocca a connu un développement industriel important lié à la construction ferroviaire, navale et aéronautique. Le département a également connu un essor des industries extractives, fabrication de la chaux, du ciment et du plâtre notamment, liées à l’industrie du bâtiment, qui ont façonné le paysage de la vallée du Var, à hauteur de Saint-Martin-du-Var et de la Roquette-sur-Var. On peut aussi signaler l’installation d’usines hydro-électriques, favorisées par le relief des Alpes-Maritimes qui a permis la création de chutes d’eau.

Aujourd’hui, l’expansion des villes  des Alpes-Maritimes a largement empiété sur les anciens quartiers industriels et ateliers et usines ont souvent fait place à des immeubles d’habitation. Cependant, des éléments significatifs du patrimoine industriel subsistent notamment à Grasse (parfumeries), Vallauris (poteries) et dans les vallées des Alpes-Maritimes (usines hydro-électriques). Leur  nécessaire préservation passe par des inventaires et des mesures de protection mises en place pour les édifices les plus remarquables.