Le synchrocyclotron

Le Département soucieux de l’état de santé de la population départementale a souhaité relayer très activement la politique nationale de lutte contre le cancer menée au travers des différents plans cancers en renforçant ses actions dans ce domaine.

Déjà en 1988, il avait participé au financement du tout premier cyclotron situé dans le bâtiment MediCyc à Nice et qui est devenu une référence mondiale en matière de traitement des cancers oculaires.

Le Département des Alpes-Maritimes se mobilise dans la lutte contre le cancer qui est une compétence de l’État grâce à une délégation de mission.

A ce titre, l’engagement de la collectivité s’est organisé autour de plusieurs axes majeurs :

1) La prévention, grâce à une information ciblée menée au plus près de la population avec le bus information santé qui sillonne le département des Alpes-Maritimes pour inciter au dépistage et sensibiliser à la prévention et par l’animation de stands d’information lors de diverses manifestations santé. 

2) Les dépistages organisés, s’adressant aux personnes de 50 à 74 ans, ont permis :

  • au cours de la campagne 2015/2016
    • pour le cancer du sein, d’effectuer 73 036 mammographies, pour une population cible de 173 014 femmes, soit un taux de participation de 42,1 % ;
  • au cours de la campagne 2015/2017
    • pour le cancer colorectal de dépister 38 243 personnes pour une population de 317 186 personnes,  soit un taux de participation de 19 %.

3) La présente décennie a vu la prévention du cancer du col de l’utérus se développer grâce à  de nouveaux outils de prévention primaire que sont les stratégies de dépistage par les frottis cervico-utérins et la vaccination des jeunes filles contre les papillomavirus humains (HPV). Ainsi, dans le cadre des consultations, les centres de planification du Département ont réalisé 1400 frottis en 2017. En parallèle, depuis 2010, dans le cadre de la campagne départementale de vaccination contre les infections à HPV en lien avec les partenaires, le Département a pris en charge la part du ticket modérateur de 473 doses de vaccins pour les jeunes filles  âgées de 11 ans dont les parents ne disposent pas de complémentaire santé.

4) Le soutien financier du Département aux équipes médicales et de recherche,  grâce aux 10 appels à projets santé a permis de participer au financement de 223 projets dont 113 concernaient la thématique cancer, pour un montant total de 29,6 millions d’euros.

Parmi lesquels, on peut citer :

a. Le Cyberknife

b. La navigation électromagnétique pour le diagnostic du cancer pulmonaire

c. Le centre de haute énergie

d. La plate-forme CHROMOMED d’exploration chromosomique 

Par ces différentes actions et soutiens, notre département est devenu un territoire exemplaire et innovant dans ce domaine.

Prototype du synchrocyclotron

Le Département, poursuivant sa volonté de soutenir les projets permettant d’apporter aux habitants des Alpes-Maritimes l’excellence en matière de santé et de développer une filière santé sur son territoire, a souhaité aider financièrement le Centre Antoine Lacassagne (C.A.L.) pour l’installation à Nice du premier prototype de synchrocyclotron.

Également implanté dans les bâtiments Medicyc à Nice, cet appareillage de radiothérapie utilise la protonthérapie de nouvelle génération, développée ces dix dernières années essentiellement aux USA, et apparaissant comme l’outil le mieux adapté dans les années à venir pour le traitement des cancers de mauvais pronostics non opérables et difficilement curables par des techniques cliniques, notamment chez l’enfant.
Ce projet majeur pour la recherche biomédicale a permis au département de devenir une référence dans le domaine de l’innovation thérapeutique et des hautes technologies.

Porté par le C.A.L. qui mène les recherches dans ce domaine depuis plus de 20 ans, il s’inscrit dans le cadre d’une collaboration avec l’Université de Nice Sophia Antipolis, l’Institut de Radioprotection de Sureté Nucléaire (IRSN) et associe la société IBA, leader mondial des accélérateurs médicaux.

Ce projet est d’autre part, implanté sur l’emprise foncière de l’Opération d’Intérêt national Eco-Vallée et fait partie des axes technologiques et économiques dans les domaines du développement durable et de la santé que l’OIN entend développer et promouvoir dans la plaine du Var pour la période 2011-2016.

Il n’existe que trois centres en France, le Centre de Protonthérapie de l’Institut Curie situé à Orsay ( Essonne), Nice et Caen.

Pour réussir ce projet, le C.A.L. s’est appuyé sur :

  • un programme ambitieux et cohérent de recherche et d’équipement, initié il y a une vingtaine d’années. Son expérience en matière d’irradiation ciblée des tumeurs oculaires, avec le cyclotron et d’accélérateur miniaturisé de photons de faible énergie, avec le Cyberknife, utilisé notamment dans les cancers du sein (dispositifs financés en partie par le Département des Alpes-Maritimes) est largement reconnue ;
  • un partenariat industriel exceptionnel pour la réalisation du prototype de cet accélérateur (S2C2) entre le fabriquant leader mondial des accélérateurs médicaux (Sté belge I.B.A : Ion Beam Application leader mondial) et la société d’ingénierie niçoise (AIMA développement). Ce partenariat a amené la Société I.B.A à proposer l’installation gracieuse, au C.A.L., du premier prototype afin de réaliser l’évaluation finale et l’exploitation clinique ;
  • une plate-forme de soins et de recherche clinique unique en France sur le site dédié, quartier de la Lanterne à Nice, site inclus dans l’emprise géographique de l’OIN Eco-Vallée ;
  • un partenariat permanent avec les collectivités locales (Département des Alpes-Maritimes et Ville de Nice).

Au niveau financier, ce projet a nécessité :

  • des travaux d’aménagement du site (bunker estimé à 7 M€),
  • des équipements médicaux (salle de traitement avec faisceau et chaise robotisés, lignes de transferts de faisceau, salle de traitement accueillant le dispositif accélérateur S2C2, estimés entre 16 et 17 M€).

Le Département a soutenu ce projet de très haut niveau par une participation financière pour les travaux d’aménagement du site, d'un montant de 5,5 M€.