Résultats du Bilan Carbone à l'échelle départementale

L’ensemble des émissions directes et indirectes générées par les activités sur le territoire du département des Alpes-Maritimes.

© CG06 - Dalstein-Richier

Précision méthodologique :

Une des principales caractéristiques d’un « Bilan Carbone » est d’estimer les émissions de G.E.S. en ordre de grandeur, chacune des valeurs étant assortie d’une incertitude plus ou moins forte (de 5% pour les plus « fiables » à 50% pour les plus incertaines). Le calcul des émissions fait au niveau national est réalisé avec une incertitude de l’ordre de 20%.

Dès lors, les résultats obtenus ne doivent pas avoir plus de 2 voire 3 chiffres significatifs. L’objectif est de garder en tête les ordres de grandeur. 

Les émissions sur l’ensemble du département sont estimées à 3 500 000 t.e.c

Ceci concerne l’ensemble des émissions directes et indirectes générées par les activités sur le territoire du département des Alpes-Maritimes. 

Ce graphique illustre de la manière la plus synthétique, la pluralité des secteurs émetteurs de G.E.S. Dans la mesure où l’ambition est une division par 4 de l’ensemble de ces émissions à l’horizon 2050, il s’agit d’agir sur tous les fronts simultanément.

Chaque secteur devra apporter une contribution significative, mais potentiellement différenciée ; certains secteurs sont susceptibles de générer des réductions d’émissions plus « facilement » / « à moindre coût » que d’autres.

Il est ainsi généralement considéré que le bâtiment est le secteur qui permet les réductions les plus importantes, au moins à moyen terme, mais on voit ici que des actions sur ce seul secteur ne seraient pas suffisantes au regard des enjeux globaux de réduction sur le territoire.

Le poste majeur d’émissions est celui lié aux transports aériens (majoritairement touristes et visiteurs), or cette activité est essentielle pour l’économie actuelle du département, avec des marges de réduction d’émissions faibles ; il est alors nécessaire d’envisager ici des axes potentiels d’amélioration dans le cadre d’une réflexion globale sur l’accessibilité du département et sur sa vulnérabilité économique en cas d’augmentation continue des prix des carburants.

Pour mémoire on rappelle le contenu carbone du voyage d’un touriste en :

Train

5 kg eq.C

2 millions de touriste par an

Voiture

35 kg eq.C

5,8 millions de touristes par an

Avion

500 kg eq.C

2,4 millions de touriste par an

L’objectif de réduction doit se baser sur les objectifs affichés par la commission européenne ainsi que ceux issus du Grenelle de l’environnement, à savoir une réduction minimum de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 ; ce qui correspondrait ici à une réduction de 700 000 tec sur l’ensemble des émissions recensée. Attention cependant, car on ne prend pas en compte ici les mêmes périmètres d’émissions, sachant que les inventaires d’émissions pris comme référence (inventaires réalisés par rapport aux référentiels de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique) correspondent aux émissions directement générées par le pays concerné (périmètre donc plus restreint que celui considéré par la méthode Bilan Carbone) ; les années de référence également diffèrent (année 1990 pour les engagements internationaux et nationaux).

Le fret et le déplacement de personnes totalisent à eux seuls plus de 70% des émissions du département.

Le Fret avec 320 000 tec représente 9% des émissions du territoire

Le détail des valeurs des émissions associées est précisé ci-dessous.

Fret routier

260 000 tec

Fret maritime

47 500 tec

Fret aérien

13 000 tec

Fret ferroviaire

876 tec

Le Déplacement des personnes représente 2 200 000 tec soit 63% des émissions du territoire

Il s’agit des émissions engendrées par le déplacement de personnes sur le territoire étudié, à partir de celui-ci et à destination de celui-ci, et en transit. Seront donc compris :

  • Les déplacements des résidents en voiture, train et avion, y compris pour quitter le territoire,
  • Les déplacements de transit routier, (l’incidence « Carbone » du transit ferroviaire est négligeable)
  • Les déplacements de visiteurs en voiture, en avion et en train.

Nous précisons que la méthode Bilan Carbone a vocation à indiquer l’ensemble des émissions en relation avec l’activité du territoire, et non seulement celles générées sur le territoire. Nécessairement, cela incorpore des émissions géographiquement distantes qui pourraient être également prises en compte dans le bilan Carbone d’un autre territoire. C’est une des raisons pour laquelle les Bilans Carbone ne sont pas « additionnables », en effet ils entraîneraient automatiquement des doubles comptes trompeurs. Ainsi, on comptabilise ici l’intégralité des émissions générées par le transport des visiteurs, que ce soit pour leur trajet aller ou retour. On recense par exemple les trajets des résidents du Var qui travaillent dans les Alpes Maritimes. Ces trajets devraient théoriquement être également pris en compte dans le bilan carbone du département voisin. Ceci vaut également pour le transport aérien : les visiteurs internationaux à destination de Marseille par exemple devraient également être pris en compte dans le Bilan Carbone des Bouches-du-Rhône.