Crise et reconstruction

Après une période d'essor démographique aux XIIe et XIIIe siècles, une grave crise s'amorce au début du XIVe siècle en raison des mauvaises récoltes. À cette famine s'ajoute à partir de 1348 l'épidémie de peste noire. La population de Nice chute de 13.500 habitants en 1340 à 3.500 en 1421, tandis que celle de Grasse chute de 6.500 habitants en 1323 à 1.300 en 1451. Le repeuplement, à l'aide d'habitants venus de Ligurie, commence en 1460, attirés par certains seigneurs qui leur octroient des droits.

Après une période d'essor démographique aux XIIe et XIIIe siècles, une grave crise s'amorce au début du XIVe siècle en raison des mauvaises récoltes. Les années 1323, 1329, et 1332 sont marquées par une famine générale dans toute la Provence. A cette famine s'ajoute à partir de 1348 l'épidémie de peste noire. Terriblement contagieuse, elle sévissait depuis plusieurs années en Asie centrale et atteignit l'Europe par la voie maritime. Elle se répandit d'abord en Italie, en Provence et de là gagna toute l'Europe en suivant les voies commerciales. Il semble que la Provence ait perdu alors à peu près la moitié de sa population. De plus, la peste reste à l'état endémique. Des résurgences ont lieu pendant toute la fin du XIVe siècle et le XVe siècle. En dépit de l’existence d’hospices dans les grandes villes, la population se trouve démunie et multiplie les mesures plus ou moins efficaces - interdiction à tout habitant de se rendre dans les lieux contaminés, mais aussi processions et cérémonies publiques qui aggravent les risques de contagion. Aux épidémies s'ajoutent les troubles politiques et les ravages des grandes compagnies, mercenaires qui rançonnent les villes et les campagnes profitant de la faiblesse du pouvoir.

Après les destructions des guerres et des épidémies, des régions entières sont dépeuplées. Nice, troisième ville de Provence par le nombre de ses habitants, a connu un recul spectaculaire (13 500 habitants en 1340, 5 000 en 1388, 3 500 habitants en 1421). Grasse chute également (6 500 habitants en 1323, 1 300 habitants en 1451). La conséquence principale a été l'abandon, dès la seconde moitié du XIVe siècle, de nombreux villages surtout le long des côtes et aux environs de Grasse. Le repeuplement, à l'aide d'habitants venus de Ligurie, commence en 1460.  Certains seigneurs attirent la population dans les lieux désertés par des actes d'habitations qui garantiront leurs droits. Les principaux sites ainsi repeuplés sont : La Napoule en 1461, Saint-Laurent-du-Var en 1468, Biot en 1470, Cabris en 1496, Mouans-Sartoux en 1496 et Auribeau en 1497. Ce mouvement annonce le renouveau démographique, économique, intellectuel et artistique du XVIe siècle.