Souvenirs d'enfances

L'âge des jeux

Sous l’Ancien Régime, les jeunes enfants sont élevés par les femmes. Vers l’âge d’un an, l’enfant quitte le maillot et les bandelettes pour la robe qu’il garde jusqu’à 7 ans sans distinction de sexe.

Au XVIIIe siècle l’éducation des jeunes enfants évolue sous l’impulsion des philosophes comme Jean-Jacques Rousseau L’Émile. L’enfant n’est plus un petit animal enclin au vice mais l’avenir de l’homme. Cet intérêt transparaît dans l’art où la représentation du jeune enfant devient un thème de prédilection.

Au XIXe siècle, l’épanouissement de l’enfant coïncide avec l’essor de la bourgeoisie. La baisse de la mortalité et la taille plus modeste des familles permet un plus grand attachement à l’enfant.

Les occupations des jeunes enfants nous sont connues grâce aux tableaux et à l’illustration. C’est néanmoins le jeu entre enfants, véritable école de la vie, qui a la préférence surtout dans les classes populaires.

Le jouet confectionné par les professionnels, ainsi que la littérature enfantine (Bibliothèque rose et romans de la comtesse de Ségur) apparaissent au milieu du XIXe siècle dans les familles bourgeoises.

Le Père Noël, inspiré des saint Nicolas, fait sa première apparition aux États-Unis le 24 décembre 1823, avant de devenir universel au début du XXe siècle. Le Père Noël apparaît dans le journal Le Petit Niçois en décembre 1901. L’ours en peluche, compagnon préféré des nuits enfantines, également d’origine américaine, naît en 1903 sous le nom de Teddy Bear. Il est suivi 50 ans plus tard par la fameuse poupée Barbie, également importée des États-Unis.

À partir de 1850, la différence d’éducation entre garçons et filles est plus marquée. Alors que les petits garçons reçoivent des chevaux et des petits soldats de plomb, les fillettes jouent à la dînette ou à la poupée, se préparant ainsi à leur futur rôle d’épouse et de mère. Le petit garçon se démarque dès 4 ans en délaissant la robe qu’il portait jusqu’à l’âge de 7 ans pour la culotte courte.

Avec la création des jardins d’enfants puis des écoles maternelles la petite enfance va quitter plus tôt le giron maternel. Crées en 1836 en Allemagne pour les petits orphelins de 1 à 6 ans, les jardins d’enfants ouvrent successivement en Italie, en Espagne et en Russie. Sous l’impulsion de la française Pauline Kergomard, les premières maternelles, où l’on favorise l’éveil et l’acquisition de la parole, ouvrent en France en 1881. Elles préparent l’enfant à rentrer dans le monde de l’école où l’on va former le futur adulte.