Le XVe siècle

Nice est le débouché méditerranéen de la Savoie et passe au rang de capitale d’un ensemble régional. C’est une période d’une grande richesse artistique.

Les conséquences de la session du pays de Nice au comte de Savoie

  • Nice est le débouché méditerranéen de la Savoie.
    La façade maritime est très étroite : 19 km de l’embouchure du Var à la seigneurie de Monaco. Nice communique difficilement avec la Savoie : par le col de Fenestres (Haute Vésubie) et par le col de Tende (mais les chemins traversent certains territoires que le comte de Savoie ne contrôle pas directement).
  • Nice passe au rang de capitale d’un ensemble régional.
    Les régions détachées de la Provence n’avaient aucune tradition commune ; elles sont groupées maintenant sous une même administration (le gouverneur de la cité de Nice et du pays de Provence, le receveur général des finances, le juge-mage). La ville de Nice, centre administratif et pôle économique, impose son nom : en 1526, les Terres Neuves de Provence reçoivent le nom de Comté de Nice (le mot comté a un sens administratif et non féodal).

L’affermissement de l’autorité du comte de Savoie

  • Amédée VIII réprime, de 1395 à 1400, de nombreux troubles. Les seigneurs locaux favorables à la Provence s’expatrient. Le souverain de Savoie crée une nouvelle noblesse fidèle qui vit à Nice.
  • En 1419 le comte de Provence, Louis III, reconnaît à la Savoie ses droits sur Nice.
    La Provence renonce à revendiquer la région niçoise.

L’administration des Terres Neuves de Provence

  • Quatre vigueries :
    • Viguerie de Nice,
    • Viguerie du comté de Vintimille et du Val de Lantosque (chef-lieu : Sospel),
    • Viguerie de Barcelonnette (moyenne et haute vallée de l’Ubaye, Allos, le Val d’Entraunes) agrandie en 1385 du Val de Stura, sur le versant piémontais,
    • Viguerie de la Tinée dont le chef-lieu, Puget-Théniers, est isolé par les terres du baron de Beuil (celui-ci, qui rend hommage à la Savoie, possède autonomie judiciaire et administrative).
  • Dès 1406, le comte de Savoie s’installe à la Brigue et fait reconnaître sa suzeraineté par les comtes de Tende. La possession effective de Tende par la Savoie n’aura lieu qu’en 1581.
  • En 1524 le marquisat de Dolceaqua passe sous la suzeraineté du duc de Savoie.

L’évolution de la cité de Nice

Le duc de Savoie, Amédée VIII, comprenant l’intérêt stratégique de la cité de Nice, décide de faire de la colline une place-forte militaire. Les travaux de fortification commencent en 1435. Dès le début du XVIème, la ville haute a vécu : elle a fait place à une forteresse de premier ordre.
La ville de Nice se limite désormais à la ville basse, qui s’entoure de murailles fortifiées.

La région antiboise et grassoise : heures sombres et renaissance

  • Les troubles et les épidémies des XIVe et XVe siècles font de certaines paroisses des “lieux inhabités”. La Gaude, Opio, Pégomas, La Roquette, Le Rouret…
  • A la fin du XVème, des “actes d’habitation” attirent une population venant de Ligurie et du Piémont. Le repeuplement commence à La Napoule en 1461, à Saint-Laurent en 1468, à Biot en 1470, à Vallauris en 1506, à Valbonne en 1519.

1482, la Provence devient française

En 1481, le comte Charles III meurt sans héritier. Il lègue la Provence à Louis XI en le suppliant
de “respecter les privilèges et franchises du comté”.
Le 15 janvier 1482, les Etats de Provence votent le statut qui, en assurant son autonomie, unit le comté à la France. Les rois de France lutteront contre l’autonomisme provençal (le français devient la langue des actes officiels).

Les conséquences de la réunion de la Provence à la France

Le Var devient la frontière entre la France et la Savoie ; il joue un rôle militaire défensif.
Aucun pont permanent ne sera construit sur le fleuve jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. L’amélioration du système défensif d’Antibes (France) et de Nice (Savoie) sera une préoccupation constante des souverains.

Une période d’une grande richesse artistique : les primitifs niçois, peintres du XVe et du début du XVIe.

  • Jean Miralhet, 1425 : la Vierge de miséricorde (Nice, chapelle des pénitents noirs).
  • Jacques Durandi, vers 1460 : retable de Saint-Jean-Baptiste (musée Masséna).
  • Jean Canavesio, 1492 : fresques de la chapelle Notre-Dame-des-Fontaines (La Brigue).
  • Louis Bréa (le plus illustre membre d’une famille d’artistes comprenant son frère Antoine et son fils François) :
    • 1475, Piéta (église du monastère de Cimiez)
    • 1499, Annonciation (église de Lieuche)
    • 1500, Polyptyque de Sainte-Marguerite (église de Lucéram)
    • 1512, Crucifixion (église du monastère de Cimiez)
    • 1515, Madone du Rosaire (cathédrale d’Antibes)
      (fresque : peinture murale - retable : panneau peint sur bois - polyptyque : tableau à plusieurs volets)